Depuis 2005, Cœur de Forêt agit pour la protection des forêts en France et à travers le monde. Développant des programmes d’agroforesterie et de commerce équitable, l’association promeut un modèle vertueux qui préserve la nature et l’humain. Elle est l’une des rares associations qui bénéficie à la fois de L’ARRONDI sur salaire et en caisse, grâce au soutien de la MAIF, Etam, Naturalia, Nature & Découvertes, Maisons du Monde, Kusmi Tea et Jules.
Les deux dispositifs, fondés sur la même démarche, développent pourtant des leviers d’action très différents. Complémentaires, leurs effets s’additionnent et offrent à l’association notoriété et visibilité financière à long terme. Julie Corchia, chargée de mécénat et de coordination associative chez Cœur de Forêt, témoigne.

Pourriez-vous nous présenter votre association et ses actions ?
Nous développons des projets ici en France, mais aussi en Bolivie, à Madagascar et en Indonésie, qui luttent contre les causes de la déforestation.
Dans ces trois pays, les petits agriculteurs familiaux ont tendance à déforester et pratiquer la culture sur brûlis car ils ont besoin d’étendre leurs parcelles pour survivre. Afin d’y remédier, nous menons des campagnes de sensibilisation auprès des populations locales et dans les écoles, puis accompagnons les communautés dans la mise en place de filières de commerce équitable plus valorisantes : l’apiculture en Bolivie, les huiles essentielles à Madagascar ou encore la vanille en Indonésie.
En France, il s’agit plutôt de lutter contre la malforestation… car nous avons ici toujours plus d’arbres, mais moins de vraies forêts ! 75% des surfaces forestières sont composées de terrains privés appartenant à plus de 3 millions de français peu connectés à leur forêt, les rendant vulnérables aux feux et au changement climatique. Nous centrons nos actions dans les départements du Lot, la Dordogne, la Corrèze et l’Aveyron où nous épaulons les petits propriétaires à favoriser une gestion forestière durable qui proscrit les coupes rases et respecte la biodiversité.
Depuis 2020, des entreprises vous soutiennent via le don sur salaire. Au printemps 2022, la MAIF et Etam ont rejoint le dispositif. Quels projets sont et seront concrètement réalisés grâce à ces dons ?
Si de plus en plus d’entreprises nous soutiennent, c’est parce qu’elles sont sensibles à notre démarche holistique, notre vision globale. Non seulement nous replantons des arbres, mais surtout nous nous attaquons aux vraies causes de la déforestation. En intégrant le facteur humain, nous prenons en compte à la fois les enjeux sociaux, environnementaux et économiques sans avoir peur de viser des objectifs à long, voire très long terme. Dans les faits, quand une entreprise choisit de nous aider via microDON, les collaborateurs désignent, parmi nos projets, celui qui résonne le plus avec leurs préoccupations ou leurs affinités. Les dons seront alors tous alloués à l’opération choisie, contribuant à son bon fonctionnement sur la durée : sensibilisation, accompagnement, diagnostic, mise en place de projets agroforestiers, valorisation économique.
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En quoi ce dispositif original vous plaît ?
Le don sur salaire est toujours une belle aventure avec les partenaires qui rejoignent notre cause. Le premier atout est qu’il est simple et rapide à mettre en place. Quand une action de mécénat classique nécessite parfois jusqu’à un an pour se monter, le don sur salaire ne prend que quelques semaines. Nous avons, par exemple, rencontré un responsable de projets RH de la MAIF à l’automne 2021 au Forum National des Associations et Fondations : le dispositif était mis en place dès janvier 2022 ! Quant à Etam, le contact a été établi en février 2022, notre directrice s’est déplacée dans leurs locaux pour présenter nos actions en avril, le partenariat s’est concrétisé dans la foulée…
Le second atout est la fiabilité du réseau microDON. Passer par cette structure et sa plateforme nous garantit de toucher les fonds en temps et en heure, en toute sécurité et sérénité. C’est fiable et transparent ! Sans oublier la visibilité financière… La plupart des entreprises s’engageant dans le dispositif pour deux années minimum, cette perspective dans la durée est extrêmement rassurante.
Enfin, nous apprécions la qualité des liens que nous tissons avec les collaborateurs. Nous aimons faire la démarche de les rencontrer pour les sensibiliser, mais aussi nous construisons une vraie relation suivie, communiquons nos résultats liés à leurs dons, nos prochains objectifs à atteindre, etc. La plateforme de microDON est d’ailleurs un bel outil qui permet d’enrichir ce lien, en postant photos ou divers contenus. Je crois que cela va susciter d’autres actions à l’avenir, comme du mécénat de compétences. Je suis convaincue que, grâce à ce dispositif, certains auront envie de rejoindre nos équipes !
Cœur de Forêt est également bénéficiaire de L’ARRONDI en caisse, auprès de nombreuses enseignes, que cela vous apporte-t-il concrètement ?
Le montant de dons levé est plus important, et sur un laps de temps réduit. En général, l’opération court sur un trimestre, c’est donc une action ponctuelle mais à très fort impact. Voilà cinq ans maintenant que nous en bénéficions et en mesurons les avantages. Le premier est sans aucun doute la capacité à rayonner auprès d’un très large public et à toucher de nouveaux donateurs. Et ce, à de nombreux endroits, au même moment ! La notoriété de Cœur de Forêt a fait un bond depuis les premières opérations. Et si le dispositif est temporaire, il peut se renouveler : nous venons tout juste d’achever notre deuxième saison avec Naturalia. Le dispositif peut donc être envisagé dans une perspective à long terme.
J’aime aussi penser aux « effets secondaires positifs » provoqués en particulier auprès des collaborateurs de l’entreprise partenaire. Là encore, nous nous déplaçons dans les bureaux pour promouvoir l’association, nous mettons à disposition des vidéos, organisons des webinaires ou des ateliers destinés à ceux qui, sur les lieux de vente, sont les ambassadeurs de notre association. Je sais que, personnellement, ça les engage. Et je ne doute pas que cela sème des graines pour demain.
Enfin, aux sceptiques qui aiment à croire que donner quelques centimes ou euros ne sert à rien, que diriez-vous ?
Cœur de Forêt est bien placé pour démentir l’idée qu’il y a des petits dons ou des petites actions. Par nature, notre association se confronte à un défi majeur de notre planète qui semble démesuré face à nos moyens. Mais comme microDON, nous pensons que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Toute action compte donc tout don compte aussi ! Si chacun(e) agit à son échelle, nous accomplirons de grandes choses ensemble.
Chez Cœur de Forêt, nous aspirons à cette philosophie : si nous voulons construire un monde plus juste, renouons d’abord une relation durable entre l’humain et le reste du vivant. Cette ambition est énorme, mais notre capacité d’agir l’est également. L’engagement de tous est donc essentiel, quelle que soit sa part ! J’y vois l’origine même et la raison d’être de microDON, me semble-t-il : cela nous concerne tous, tout le monde peut y participer !